Un père musicien aux racines arméniennes et italiennes, une mère née à Tunis… Très tôt, le mélange des cultures s’impose comme une évidence, et cette richesse intime infuse naturellement la musique de Macha Gharibian.

Pianiste au toucher délicat, chanteuse à la voix profonde et habitée, compositrice aux envolées méditatives et aux grooves entêtants, Macha Gharibian écrit, arrange, réalise et façonne sa musique comme on tisse une histoire, au gré des rencontres et des élans.

Petite il lui arrive de suivre son père sur les routes, Dan Gharibian, co-fondateur du groupe Bratsch. Et pendant que l’auto-radio familial passe en boucle les k7 grecques de rembetiko, les danses à sept temps de Bulgarie, Serbie, Roumanie, Russie ou d’Arménie… elle se passionne au piano pour Bartòk, Chopin, Rachmaninoff, Brahms

À 23 ans, Simon Abkarian l’invite à écrire et jouer sur scène la musique de Titus Andronicus, sa mise en scène de Shakespeare au Théâtre National de Chaillot. Alors lui vient l’envie d’écrire et d’improviser.

Diplômée de l’Ecole Normale de Musique de Paris, elle part à 25 ans à New York, où son passage à la School for Improvisational Music, guidée par Ralph Alessi, Jason Moran ou Ravi Coltrane, lui ouvre une nouvelle voie, celle d’une musique libre et intuitive.

C’est dans le tumulte créatif de la ville qui ne dort jamais, qu’elle se forge un style personnel, crossover et intemporel, avant de revenir à Paris où elle enregistre son premier album.

Salué par une presse unanime, *Mars* sort en 2013, on lui prédit “un bel avenir” (Libération). Avec *Trans Extended* (2016), elle s’inscrit dans le paysage des musiques inclassables, entre jazz oriental, néo-classique et pop aventureuse. Distingué par ses 4 ffff Télérama et en Sélection FIP, *Joy Ascension* (2020), son 3ème album, lui vaut de recevoir une Victoire du Jazz dans la catégorie Révélation. Et quand la pianiste au jeu atmosphérique s’efface derrière la chanteuse, sa voix volcanique la fait entrer dans l’école des vocalistes habitées, ce club très fermé qui va de Nina Simone à Jeanne Lee.

Empruntant son titre à un poème de Maya Angelou, son 4ème album *Phenomenal Women* (2025) rend grâce à la multiplicité de l’être féminin,  ses voix, ses récits, ses forces, ses combats, et réunit l’essence de son univers: une poésie lumineuse, une irrésistible énergie, une ode à la vie et la puissance féminine.

Macha Gharibian se produit sur les plus grandes scènes internationales : Montreux, Ottawa, New York, Erevan, Sao Paulo, Pékin, Shanghai, Taïwan, Moscou et va même jusque Kaboul. Elle partage l’affiche avec Jamie Cullum à la Salle Pleyel (2022) ou encore Melody Gardot aux Nuits de Fourvière (2021), se produit à l’Olympia, et ouvre en duo le festival Jazz à Vienne sur la scène mythique du Théâtre Antique (2023).

Nommée Chevalière de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2023, elle est également compositrice pour le théâtre et l’image, et a travaillé avec Simon Abkarian, Delphine Morel, Steve Faigenbaum, Nicolas Tackian, Benjamin Nakache, écrit pour les chaînes Arte, France 2 et France 5 TV. Elle est également interprète de musiques pour piano d’Eric Neveux (Le Répondeur) ou Jérôme Rebotier (Le Prénom, Un Illustre inconnu…)

En ne cessant de réinventer son propre univers, elle nous invite à voyager dans le sien — sensible, vibrant, résolument libre.