
Personnalité singulière, Macha Gharibian trace un chemin entre jazz, musiques d’héritage et pop métissée. Elle déploie son univers entre le studio, la scène et la composition pour l’image ou le théâtre.
Petite il lui arrive de suivre son père sur les routes (Dan Gharibian, co-fondateur du groupe Bratsch). Et pendant que l’auto-radio familial passe en boucle les k7 de rembetiko, et de musiques d’Europe de l’Est, elle se passionne au piano pour Bartòk, Brahms, Rachmaninoff et s’amuse à sortir du cadre, à improviser tout en chantant les mélodies…
À 23 ans, Simon Abkarian l’invite à composer la musique de Titus Adronicus au Théâtre National de Chaillot. Elle plonge avec bonheur dans la vie de troupe, le travail de la scène, le sens des mots, et affirme son désir d’écriture et d’improvisation.
Diplômée de l’École Normale de Musique de Paris, elle s’envole à 25 ans pour New York, loue un loft à Williamsburg et s’inscrit à la School for Improvisational Music, fondée par Ralph Alessi. Guidée par Jason Moran, Ravi Coltrane, Craig Taborn, Jim Black, Uri Caine, Vijay Iyer… c’est une évidence, sa voie est là, celle d’une musique libre et intuitive.
C’est dans le tumulte créatif de la ville qui ne dort jamais, qu’elle se forge un style personnel, crossover et intemporel, avant de revenir à Paris où elle enregistre son premier album.
Salué par une presse unanime, *Mars* sort en 2013, Libération lui prédit un bel avenir. Avec *Trans Extended* (2016), elle s’inscrit dans le paysage des musiques inclassables, entre jazz, orient et pop aventureuse. *Joy Ascension* (2020), ffff Télérama, Sélection FIP, lui vaut une Victoire du Jazz dans la catégorie Révélation. Et quand la pianiste s’efface derrière la chanteuse, sa voix volcanique la fait entrer dans la lignée des vocalistes habitées, ce club très fermé qui va de Nina Simone à Jeanne Lee.
Empruntant son titre à un poème de Maya Angelou, son 4ème album *Phenomenal Women* (2025) célèbre la multiplicité des voix féminines, et réunit l’essence de son univers: une poésie lumineuse et une irrésistible énergie.
Macha Gharibian se produit dans les plus beaux festivals: Montreux, Ottawa, Sao Paulo, New York, Erevan, Jazz à Vienne, Les Nuits de Fourvière, Marciac, Coutances, la Salle Pleyel, le Théâtre des Abbesses, les Bouffes du Nord, le Théâtre du Châtelet, le Trianon…
Chevalière de l’Ordre des Arts et des Lettres (2023), elle compose également pour le théâtre et l’image. Elle a collaboré avec Simon Abkarian, Delphine Morel, Steve Faigenbaum, Nicolas Tackian, Benjamin Nakache, écrit pour les chaînes Arte, France 2 et France 5 TV. Elle est également interprète de musiques pour piano d’Eric Neveux (Le Répondeur) ou Jérôme Rebotier (Le Prénom, Un Illustre inconnu…)
En réinventant sans cesse son propre univers, elle nous ouvre la porte du sien et continue sa quête de liberté, à la recherche d’un monde sensible et profondément humain.